Les plus basses températures mesurées en Suisse et en France l’ont été dans deux localités distantes d’environ 40 km à vol d’oiseau. Ces records n’ont pas été homologués en altitude dans les Alpes, comme on pourrait intuitivement y penser, mais dans le Jura vers 1’000 mètres d’altitude.
Le 12 janvier 1987, -41.8 °C ont ainsi été mesurés à La Brévine (CH), dans le canton de Neuchâtel. En janvier 1968, il avait fait –36.7 °C à Mouthe (F), dans le département du Doubs. En la matière, la Suisse est donc un peu plus extrême…
Ces températures record sont liées au phénomène des “trous à froid”: des lieux généralement situés dans des combes, où l’air froid dense vient s’accumuler lors des nuits sans nuages et sans vent.
A vélo, de nombreux parcours permettent de relier La Brévine à Mouthe (ou l’inverse). La circulation automobile sur les routes jurassiennes a l’avantage de ne pas être trop dense (hors des grands axes transfrontaliers).
Voici une suggestion d’itinéraire au départ de la gare CFF du Pont (VD). Depuis ce village situé à l’extrémité est du Lac de Joux, on rejoint rapidement la France en empruntant le col de Landoz-Neuve (1260 m). La descente du col vous amène à Mouthe. Profitez-en pour aller voir la source du Doubs, une rivière franco-suisse de 453 km qui fera certainement l’objet d’un prochain article. On roule ensuite vers les Hôpitaux-Neufs, puis les Hôpitaux-Vieux, non loin de Métabief (vive la toponymie jurassienne). Retour en Suisse via la douane de l’Auberson (VD). Puis cap au nord vers la Côte-aux-Fées et les Verrières dans le Val de Travers (NE). On redescend enfin la vallée de la Brévine en direction de l’est jusqu’au Locle puis à La Chaux-de-Fonds, deux villes inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO pour leur urbanisme horloger.
Un parcours d’un peu plus de 100 km pour 1’500 m de dénivelé. Ajoutez une trentaine de kilomètres (mais pratiquement pas de dénivelé) au départ de la gare de la Cure (VD).
Pour en revenir au titre de cet article, la température la plus élevée de Suisse a été mesurée le 11 août 2003 à Grono, village italophone du canton des Grisons: 41.5 °C. Soit une amplitude thermique absolue assez conséquente de 83.3 °C !
©Photos: G. Pralong